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Le Blog PS Fréjus

François Hollande sur France Inter

25 Février 2012 , Rédigé par socialistes frejussiens

 

"Chacun doit présenter ses projets"
 


François Hollande était l'invité du 7/9 de Patrick Cohen sur France Inter ce jeudi 23 février. Retrouvez les deux parties de cette émission, les passages essentielsainsi que la retranscription des échanges.

 

 

Une situation difficile:

 

"Ca sera difficile surtout par rapport à la situation qui nous est laissée. (...) Je ne peux pas dire à tous les Français qui m’entendent, et qui pourtant vivent l’urgence, que d’un seul coup, parce que je serai élu, la vie va immédiatement être modifiée. Et en même temps, j’engagerai, dès le départ, les réformes de structure, réforme fiscale, réforme de l’Etat, réforme territoriale, réforme de la justice, réforme aussi de ce qui est l’essentiel, c'est-à-dire les droits de chacun…"

 

Du temps et de la volonté:

 

" Il faudra du temps, parce que pour redresser la croissance, redresser l’industrie, redresser la production, ça ne se fait pas simplement en quelques semaines ou en quelques mois. "   

 

"Je suis candidat aussi pour ceux qui vont plus mal que les autres":

 

"Ce sont toujours les mêmes qui sont, finalement, confrontés aux plus dures réalités. Toujours les mêmes qui accèdent difficilement à l’emploi, au logement, à une école de qualité. Et ce sont dans les quartiers, où il y a déjà beaucoup d’enfants d’immigrés, qu’on remet des familles qui sont arrivées depuis peu sur notre territoire. (...) Je considère que ceux-là je dois leur dire, écoutez, la France elle s’est déjà remise d’un certain nombre d’épreuves, vous devez relever la tête, nous devons relever la tête, ensemble. (...) je ne suis pas simplement candidat pour ceux qui vont un peu mieux que les autres. Non, je suis candidat aussi pour ceux qui vont plus mal que les autres.

 

Les tours de passe-passe de Nicolas Sarkozy:

 

"Hier c’était une mystification. C’était de dire à des salariés qui gagnent entre 1000, 1200, 1400 euros, qu’ils vont avoir 1000 euros à la fin de l’année, si Nicolas SARKOZY est élu, 1000 euros en plus ? Vous entendez ces propos ? Vous êtes salariés, vous dites voilà, je vais avoir 1000 euros. Et ce qui n’est pas dit, et c’est là qu’il y a la mystification et le tour de passe-passe, c’est que ces mêmes salariés vont perdre la prime pour l’emploi."

 

"Monsieur PROGLIO, président d’EDF, vient de toucher sa retraite-chapeau, qu’a dit le président de la République ? Il l’a emmené dans son avion, lui a-t-il dit quoi que ce soit sur sa retraite-chapeau ? Mais on est dans quelle campagne électorale, de double langage ?"

 

En 2007 déjà, Nicolas Sarkozy promettait l'interdiction des retraites-chapeau.

 

 

Fusion de l'impôt:

" J’harmonise, dans un premier temps, les assiettes, les bases, et puis ensuite je rapproche les deux impositions, et à la fin de la mandature il y aura un impôt unique sur l’ensemble des revenus. "

 

Mariage pour les couples de même sexe:

"J’ai pris un engagement, je le tiendrai, ou plutôt ce sera le Parlement qui votera cette égalité, puisque je considère que quels que soient les couples, ils doivent prétendre aux mêmes droits, et aux mêmes règles, et aux mêmes principes, donc le droit au mariage pour ceux qui veulent avoir cette forme de vie commune."

 

Démantèlement de la centrale nucléaire de Fessenheim:

"Pourquoi Fessenheim ? Parce que c’est la plus vieille de nos centrales, et qu’elle a été, à plusieurs reprises, considérée comme pouvant présenter des risques. Je ne dis pas que ces risques sont réels, je dis qu’il y a eu potentiellement des risques liés à la zone sismique sur laquelle elle est située. Je comprends parfaitement l’émotion des travailleurs de Fessenheim. (..) je leur dis, tous leurs emplois, je dis bien tous leurs emplois, seront maintenus sur place, parce que nous aurons à démanteler cette centrale, et nous aurons à en faire une station expérimentale. C'est-à-dire que tous ces travailleurs, avec leur savoir-faire, leurs qualifications, pourront rester sur place et faire que cette centrale pourra, aux yeux du monde, être regardée comme l’une de celles qui aura été démantelée avec le plus d’efficacité et de sécurité."

 

"Je mets ce matin en accusation la Russie et la Chine par rapport à cette situation en Syrie":

"Moi je suis tout à fait prêt à ce que tous les candidats - je dis bien tous les candidats - qui aujourd'hui se présentent devant le suffrage prennent la même position de fermeté et dire que, nous sommes prêts à aider nos positions".


"J'ai dit déclaration ou en tout cas position commune sans qu'il y ait besoin de négocier quoi que ce soit. Ca peut être pris à l'initiative d'une association qui se formerait pour cette circonstance. J'y suis tout à fait prêt".


"Je ne conteste pas la diplomatie française en ce moment. Elle fait ce qu'elle peut. Le soutien à la Ligue arabe est à mon sens dans la bonne direction quand elle demande que les Casques bleus puissent venir en Syrie".


"Qu'est-ce qui bloque aujourd'hui? C'est la responsabilité de deux pays, la Russie et la Chine, qui posent leur veto pour toute intervention des Nations-Unies. Je mets ce matin en accusation la Russie et la Chine par rapport à cette situation en Syrie".

 

Script complet

 

Patrick COHEN

Bonjour François HOLLANDE.

François HOLLANDE

Bonjour.

Patrick COHEN

Dans les librairies ce matin, un livre de 160 pages, écrit à la première personne, où vous retracez votre itinéraire politique et personnel, résumez votre projet, où vous expliquez ce que sont vos valeurs qui fondent votre amour de la France et de la République, et pourquoi vous souhaitez, c’est le titre du livre, changer le destin de la France, et on se dit mais quelle ambition ou quelle prétention. Pas plus que François MITTERRAND n’a changé la vie des Français, c’était pourtant son slogan de 81, quel autre chef d’Etat, hors période de guerre, a pu jamais prétendre, dans l’histoire récente, avoir changé le destin de la France et des Français.

François HOLLANDE

Mais c’est une élection présidentielle, c’est un choix de société pour 5 ans, peut-être davantage, c’est un moment où les Français vont décider de leur avenir, pas simplement de leur avenir personnel, mais du sort de leur nation, de la place de la République, des valeurs qui sont essentielles. Nous sommes en plus dans une période de crise, une Europe qui cherche à trouver un nouvel équilibre, et qui n’y parvient pas, et donc je veux me mettre à la hauteur de la situation.

Patrick COHEN

Un chef d’Etat peut encore infléchir le destin de son pays dans le monde tel qu’il est aujourd’hui ?

François HOLLANDE

Si je ne le pensais pas, je ne serai pas candidat à l’élection présidentielle, je ferai autre chose. Je considérerai que mon avenir est local. Je suis un responsable d’exécutif en Corrèze, je peux changer ce que je peux modifier au plan de mes responsabilités, à l’échelle d’un département, là je me présente pour la République française. Oui nous pouvons changer le destin du pays, parce que nous ne sommes pas n’importe quelle nation. Nous sommes la France, y compris sur des questions de politiques internationales. Nous sommes un pays qui peut prendre l’initiative, nous sommes un pays qui est attendu, d’ailleurs, aussi bien en Europe que sur la planète, pour des positions qui seront différentes que celles qui ont été jusque là conduites, ou exprimées.

Patrick COHEN

Mais juste après avoir promis de changer le destin de la France, vous dites attention, la situation est trop grave pour que nous puissions nous payer de mots, nous ne pouvons pas tout promettre, nous ne pourrons pas tout faire, le début sera difficile. Difficile ça veut dire dur à supporter ou troublé avec des résistances aux réformes que vous voulez imposer ?

François HOLLANDE

Ça je ne sais pas s’il y aura des résistances, j’imagine, quand on s’en prend à la finance, quand on s’en prend à un certain nombre de hauts revenus et de gros patrimoines, il y a toujours des frondes qui sont organisées, et qui ne sont pas d’ailleurs sans impact, mais je…

Patrick COHEN

Alors pourquoi difficile ?

François HOLLANDE

Je pense que ça sera difficile surtout pas rapport à la situation qui nous est laissée. Je pourrai, moi aussi, promettre des augmentations de salaires, qui me croirait aujourd’hui ? Je pourrai dire que des prestations vont augmenter, j’ai dit que l’allocation de rentrée scolaire va augmenter de 25% pour le mois de septembre, mais en même temps je ne peux pas dire à tous les Français qui m’entendent, et qui pourtant vivent l’urgence, que d’un seul coup, parce que je serai élu, la vie va immédiatement être modifiée. Et en même temps, j’engagerai, dès le départ, les réformes de structures, réforme fiscale, réforme de l’Etat, réforme territoriale, réforme de la justice, réforme aussi de ce qui est l’essentiel, c'est-à-dire les droits de chacun…

Patrick COHEN

Dont on ne verra les fruits qu’à la fin du quinquennat, c’est ça l’idée ?

François HOLLANDE

Dont on verra les fruits au milieu du quinquennat, je l’espère, parce que sur la recherche, sur la connaissance, sur l’école, sur la priorité que je veux offrir à l’Education nationale, il y aura déjà, pour la prochaine rentrée, heureusement des premières décisions qui changeront ces suppressions de postes qui ont été annoncées, mais en même temps il faudra du temps, parce que pour redresser la croissance, redresser l’industrie, redresser la production, ça ne se fait pas simplement en quelques semaines ou en quelques mois.

Patrick COHEN

Dans ce livre vous parlez, François HOLLANDE, de la République, de cette communauté de destins qui fondent notre pays, et qui parfois se délitent. J’ai été frappé par la façon dont vous vous adressez, à plusieurs reprises, à ceux que vous appelez « les électeurs tentés par l’extrémisme », « je vous entends et je vous tends la main », écrivez-vous, et à propos de l’immigration vous revenez sur une phrase prononcée par l’actuel ministre de l’Intérieur, Claude GUEANT, « on ne se sent plus chez nous en France. » Et vous écrivez, « je déplore cette facilité de langage car elle vient d’en haut, mais j’entends aussi la plainte de ceux qui sont restés dans des quartiers qu’ils ne reconnaissent plus, comment les blâmer. » Il y a donc, à vos yeux, un seuil de tolérance aux immigrés, comme l’avait dit un jour François MITTERRAND ?

François HOLLANDE

Non, je ne pense pas qu’il y ait des seuils, mais il y a des situations. Ce sont toujours les mêmes qui sont, finalement, confrontés aux plus dures réalités. Toujours les mêmes qui accèdent difficilement à l’emploi, au logement, à une école de qualité. Et ce sont dans les quartiers, où il y a déjà beaucoup d’enfants d’immigrés, qu’on remet des familles qui sont arrivées depuis peu sur notre territoire. C’est toujours vers les mêmes villes que l’on fait porter l’essentiel des sacrifices et des efforts. Pourquoi ? Pourquoi cette fatalité ? Et je m’adresse effectivement à ces électeurs qui ont le sentiment, ils me l’ont dit, d’être abandonnés, relégués, oubliés, et qui se disent je ne sais plus à qui confier justement mon destin, je n’y crois plus. Et vous croyez que je vais rester, là, les bras ballants, en disant mais non, je vais vous faire la morale ? Je considère que ceux-là je dois leur dire, écoutez, la France elle s’est déjà remise d’un certain nombre d’épreuves, vous devez relever la tête, nous devons relever la tête, ensemble, et considérer que les valeurs de la République, celles d’égalité et de dignité humaine, sont les valeurs à partir desquelles nous allons nous reconstituer et nous redresser. C’est un point très important. Parce que je veux que tous ceux qui vivent, et qui m’écoutent peut-être, dans cette situation d’urgence, de difficultés, puissent trouver une perspective, que je ne les abandonne pas, que je ne suis pas simplement candidat pour ceux qui vont un peu mieux que les autres. Non, je suis candidat aussi pour ceux qui vont plus mal que les autres.

Patrick COHEN

Mais je reviens à la question François HOLLANDE, ce malaise-là il est lié, il est d’ordre social ou il est lié à l’immigration ?

François HOLLANDE

Non, il est d’ordre social, mais aussi parce que c’est là que se cumulent un certain nombre de difficultés. Parce que ceux qui ne peuvent pas partir de ces quartiers, parce que finalement ils y sont relégués, qu’ils n’accèdent jamais à la propriété, qui ne peuvent pas changer de logement, qui même quand ils sont en situation de trouver un emploi ne peuvent pas l’accepter, ou peuvent l’accepter mais au prix de coucher dans leur voiture, ou d’être dans des campings, parce que c’est hélas une situation que l’on rencontre. Donc je veux qu’il y ait de la mobilité, de la fluidité, de la promotion, je veux que personne se sente finalement relégué dans la République, je veux que chacun soit fier d’être Français.

Patrick COHEN

Et vous approuvez, dans votre livre, la phrase de Michel ROCARD, « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde », à condition de la citer en entier, « mais elle doit en prendre sa part. »

François HOLLANDE

Mais oui, bien sûr. Nous avons, d’abord, une immigration qui est celle venue de génération en génération, aujourd’hui, cette immigration, ce sont des citoyens Français, les enfants, les petits-enfants, ce sont des citoyens Français, et ils ont droit à la promesse républicaine. Rien ne serait pire que de les considérer comme des Français de second niveau, de seconde zone. J’ai entendu des propos qui ont pu les blesser, les heurter, et quand en plus, parce que j’ai entendu aussi ces enfants de nos quartiers, me dire « moi je suis citoyen Français, mais je ne me considère pas comme Français », je leur ai dit, à ce moment-là, vous renoncez à ce qui est finalement votre existence, votre identité, ce qui devrait faire votre fierté. Donc je conçois que la promesse républicaine n’est pas toujours tenue, et donc je dois faire en sorte, par l’école, par le logement, par l’emploi, par l’insertion, que chacun dans notre pays, quelle que soit son origine, puisse trouver sa place.

Patrick COHEN

On va revenir dans quelques minutes sur d’autres aspects de votre livre, on a aussi des précisions de programme à vous demander sur divers aspects, la fiscalité, le nucléaire, la fin de vie. Je voudrais connaître d’abord ce que vous pensez des propositions de Nicolas SARKOZY qu’il a formulées hier soir à la télévision. Allègement des cotisations sur les bas salaires en supprimant la prime pour l’emploi notamment.

François HOLLANDE

Nous sommes dans une campagne électorale, les promesses peuvent se faire, elles ne peuvent pas être des tours de passe-passe ou des mystifications, et hier c’était une mystification. C’était de dire à des salariés qui gagnent entre 1000, 1200, 1400 euros, qu’ils vont avoir 1000 euros à la fin de l’année, si Nicolas SARKOZY est élu, 1000 euros en plus ? Vous entendez ces propos ? Vous êtes salariés, vous dites voilà, je vais avoir 1000 euros. Et ce qui n’est pas dit, et c’est là qu’il y a la mystification et le tour de passe-passe, c’est que ces mêmes salariés vont perdre la prime pour l’emploi. C'est-à-dire qu’on va leur accorder 1000 euros de baisse de charges, mais en même temps on va leur reprendre 1000 euros de prime qui leur étaient accordés. Donc, j’ai fait les calculs, 3 euros vont avoir les salariés concernés, 3 euros par mois en plus…

Patrick COHEN

3 euros, c’est une moyenne ?

François HOLLANDE

C’est une moyenne bien sûr, mais vous vous rendez compte, on enlève la prime pour l’emploi et on transforme, finalement la fin de la prime pour l’emploi, en baisse de cotisations sociales…

Patrick COHEN

Les bénéficiaires ne sont pas exactement les mêmes !

François HOLLANDE

Et en plus ce ne sont pas les mêmes, vous avez raison. Qui vont être les perdants de cette affaire ? Les familles, puisque la prime pour l’emploi est une prime calculée par rapport à la famille, puisque ce sont les revenus de la famille qui sont considérés, alors que la baisse de cotisations est une baisse individuelle. C’est une mesure en plus contre les familles, mais c’est surtout une forme de mensonge de candidat, je ne parle même pas de mensonge d’Etat, en l’occurrence.

Patrick COHEN

Ah, déjà les mensonges !

François HOLLANDE

Ecoutez, de dire, ils l’ont tous entendu, de dire ça va être 1000 euros de plus, quand il y a le retrait de la prime pour l’emploi ! Donc je considère qu’il ne peut pas y avoir de promesses qui puissent ainsi tromper, et notamment dans une campagne. Vous savez les Français, ça fait quand même 5 ans qu’ils connaissent Nicolas SARKOZY, comme président de la République, ils ont entendu les promesses qui ont été faites en 2007, et donc ils savent ce qu’il faut en garder, mais là je peux faire la démonstration, fin de la prime pour l’emploi, baisse des cotisations sociales, aucun avantage pour les salariés concernés. Mais pire même, ces salariés vont payer, eux, plein pot, si je puis dire, la hausse de la TVA, ça représente 300 euros dans l’année.

Patrick COHEN

Mais par principe, vous ramènerez toujours Nicolas SARKOZY à son bilan ? Tout ce qu’il pourra proposer dans cette campagne sera nul et non-avenu à vos yeux ?

François HOLLANDE

Mais là ce n’est pas son bilan, là, c’est une promesse fallacieuse.

Patrick COHEN

Oui, vous venez de parler de son bilan et de ses promesses de 2007.

François HOLLANDE

L’expérience de 5 ans permet de savoir ce qu’il faut garder des promesses du candidat sortant, mais là ce n’est pas le bilan…

Patrick COHEN

Donc, quand il promet l’interdiction des retraites-chapeau et des parachutes dorés ?

François HOLLANDE

Alors là aussi on croit rêver, on se pince. C'est-à-dire, pendant 5 ans, les retraites-chapeau ont augmenté, ont été distribuées, les parachutes dorés ont pu se laisser, là, entraîner à accorder aux plus riches des dirigeants français des avantages considérables, et là, en fin de mandat, il viendrait nous dire « ah quand même, ce n’est pas juste, je vais supprimer ça, mais pour le prochain. » Je vais juste prendre un exemple. Monsieur PROGLIO, président d’EDF, vient de toucher sa retraite-chapeau, qu’a dit le président de la République ? Il l’a emmené dans son avion, lui a-t-il dit quoi que ce soit sur sa retraite-chapeau ? Mais on est dans quelle campagne électorale, de double langage ?

Patrick COHEN

Si vous êtes élu, Henri PROGLIO ne sera plus à la tête d’EDF ?

François HOLLANDE

Je ne dis pas cela, je ne suis pas là pour…

Patrick COHEN

Non, mais je vous pose la question.

François HOLLANDE

Je ne suis pas pour stigmatiser les personnes, je dis simplement il y a un fait, qui a été révélé, de retraite-chapeau. Et puis ensuite, Nicolas SARKOZY nous dit qu’il va faire débattre par l’assemblée générale d’actionnaires les rémunérations des plus hauts dirigeants.

Patrick COHEN

Ce n’est pas une bonne mesure ça ?

François HOLLANDE

Enfin écoutez, franchement, j’ai dit qu’il fallait que les salariés soient dans les comités de rémunérations, et que tout soit publié, tout soit transparent, et vous verrez les conséquences.

Patrick COHEN

Un mot sur les regrets exprimés sur la soirée du Fouquet’s.

François HOLLANDE

Oui, ça, ça m’a touché, j’ai trouvé qu’il y avait un côté petit garçon, qui vient nous dire qu’il ne retournerait plus au Fouquet’s la fois prochaine, il a même balbutié, bafouillé, il y avait quelque chose d’émouvant, quand même, de celui qui était allé au Fouquet’s il y a 5 ans et qui promettait de ne plus y revenir. Eh bien il n’aura pas besoin d’y revenir, puisque j’espère qu’il ne sera plus président.

Patrick COHEN

François HOLLANDE, invité de FRANCE INTER, avec les questions des auditeurs, ce sera dans quelques minutes.

Patrick COHEN

François HOLLANDE est donc notre invité ce matin, il publie chez Robert LAFFONT « Changer de destin », livre de 160 pages où il détaille son projet, ses valeurs, sa conception de la République, son amour de la France. Sur le projet, François HOLLANDE, on va avoir des questions d’auditeurs dans un instant, sur la fiscalité. Pendant toute la campagne des primaires, et même avant, vous avez répété la même phrase, on l’a encore dans l’oreille, « je ferai une grande réforme fiscale en fusionnant l’impôt sur le revenu et la CSG », or, la grande réforme que vous prôniez, se résume aujourd’hui, dans votre projet de candidat, à une modification des taux des barèmes ou des assiettes, la fusion n’est plus qu’un objectif à long terme, il n’y aura pas de CSG progressive, qu’est-ce qui fait que vous ayez renoncé à ce qui était la pierre angulaire de votre programme d’avant la primaire ?

François HOLLANDE

J’ai dit rapprochement, puis fusion, parce que ça ne se fera pas en un seul jour. Donc je ferai voter, au lendemain de l’élection présidentielle, c'est-à-dire dès l’été, une grande loi de programmation de nos finances publiques, au sein de cette loi il y aura la réforme fiscale qui visera d’abord à améliorer l’impôt sur le revenu, mettre les revenus du capital au même taux d’imposition que les revenus du travail, faire en sorte qu’il y ait le plafonnement des niches fiscales à 10 000 euros, pas davantage, et de faire qu’il y ait aussi une nouvelle assiette de l’impôt sur le revenu plus large et qui serait voisine de la CSG.

Patrick COHEN

C’est ce que je disais, vous changez les paramètres, mais vous ne modifiez pas la structure de l’ensemble.

François HOLLANDE

Après, après, nous avons des étapes à franchir, puisque vous savez que la CSG c’est un impôt individuel,  un prélèvement individuel…

Patrick COHEN

Proportionnel.

François HOLLANDE

Et l’impôt sur le revenu est un impôt familial, avec ce qu’on appelle le quotient familial, donc j’harmonise, dans un premier temps, les assiettes, les bases, et puis ensuite je rapproche les deux impositions, et à la fin de la mandature il y aura un impôt unique sur l’ensemble des revenus.

Patrick COHEN

Avant la fin du quinquennat ?

François HOLLANDE

Avant la fin du quinquennat.

Patrick COHEN

Alain nous appelle de l’Oise au standard de FRANCE INTER. On me dit qu’on l’a perdu, alors on ne va pas avoir Alain, on va avoir Laurent qui nous appelle depuis l’Auvergne. Est-ce que Laurent est en ligne ? Bonjour Laurent.

Laurent

Laurent est en ligne, et il est ravi de pouvoir poser une question.

Patrick COHEN

Je vous en prie, nous aussi nous sommes ravis de vous entendre. François HOLLANDE vous écoute.

Laurent

Alors, monsieur HOLLANDE, très content de pouvoir vous poser cette question. Ça fait 30 ans que je vis avec mon ami, nous sommes un couple homo, et je voudrais savoir si dans le cadre des mesures que vous allez mettre en place rapidement, est-ce qu’on peut envisager de se marier en 2012, ou est-ce que ça va être une mesure que tout le monde va dire, allez, on reporte, ce n’est pas important, il y a des choses plus importantes ? Voilà ma question, et si je ne vous reparle pas, je vous souhaite très bonne chance.

Patrick COHEN

François HOLLANDE.

François HOLLANDE

J’ai pris un engagement, je le tiendrai, ou plutôt ce sera le Parlement qui votera cette égalité, puisque je considère que quels que soient les couples, ils doivent prétendre aux mêmes droits, et aux mêmes règles, et aux mêmes principes, donc le droit au mariage pour ceux qui veulent avoir cette forme de vie commune.

Patrick COHEN

Le nucléaire, François HOLLANDE, irez-vous à Fessenheim comme l’UMP vous y invite régulièrement, pour expliquer aux ouvriers employés de la centrale nucléaire votre intention de la fermer ?

François HOLLANDE

Pourquoi ai-je pris cette position, pourquoi ai-je dis que nous devrions atteindre, en 2025, une part du nucléaire dans la production d’électricité autour de 50% ? Parce que je considère que nous devons à la fois faire monter les énergies renouvelables, économiser l’énergie, diversifier nos sources d’approvisionnement, et en même temps il y aura des vieilles centrales qui viendront en fin de vie d’ici 2025. Sur le seul quinquennat, celui auquel je prétends devant les Français, il n’y aura qu’une seule centrale qui fermera, c’est Fessenheim. Pourquoi Fessenheim ? Parce que c’est la plus vieille de nos centrales, et qu’elle a été, à plusieurs reprises, considérée comme pouvant présenter des risques. Je ne dis pas que ces risques sont réels, je dis qu’il y a eu potentiellement des risques liés à la zone sismique sur laquelle elle est située. Je comprends parfaitement l’émotion des travailleurs de Fessenheim…

Patrick COHEN

Qui eux n’ont pas le sentiment de vivre un risque !

François HOLLANDE

Mais bien sûr, et qui font un travail excellent, et il y a eu des travaux d’ailleurs, sur la centrale de Fessenheim, parce que c’est la plus vieille de France, et en même temps je leur dis, tous leurs emplois, je dis bien tous leurs emplois, seront maintenus sur place, parce que nous aurons à démanteler cette centrale, et nous aurons à en faire une station expérimentale. C'est-à-dire que tous ces travailleurs, avec leur savoir-faire, leurs qualifications, pourront rester sur place et faire que cette centrale pourra, aux yeux du monde, être regardée comme l’une de celles qui aura été démantelée avec le plus d’efficacité et de sécurité. Parce qu’il y aura des démantèlements de centrales partout dans le monde, comme il y aura d’ailleurs des créations de centrales nouvelles, et la preuve, c’est que moi-même j’ai dit que pour Flamanville, centrale de troisième génération, le chantier qui a été ouvert sera bien sûr achevé. Donc j’essaye d’avoir une position équilibrée, pragmatique, et surtout volontariste, pour équilibrer le bilan énergétique de la France.

Patrick COHEN

Au standard d’INTER Thierry nous appelle depuis Cernay-en-Dormois, c’est en région parisienne, en Seine-et-Marne, c’est ça, non ?

Thierry

C’est dans la Marne.

Patrick COHEN

Dans la Marne, eh bien voilà. Bonjour Thierry, nous vous écoutons.

Thierry

Bonjour monsieur HOLLANDE.

François HOLLANDE

Bonjour.

Thierry

Dans la Marne, en Argonne précisément.

François HOLLANDE

Oui, je connais.

Thierry

Vous êtes venu à…

François HOLLANDE

Absolument.

Thierry

Je voulais simplement m’étonner que cette campagne ressemble de plus en plus à la campagne de l’élection d’un Premier ministre, puisqu’on ne parle que de choses très concrètes, et je sais qu’il faut parler à l’électeur, mais la politique étrangère est totalement absente du débat, est-ce à dire qu’il n’y aura aucune différence entre les deux candidats ? Est-ce à dire qu’aujourd’hui en Syrie on doit laisser les gens mourir dans le silence ? On ne nous parle pas de… tous les jours on entend le nombre de morts, on nous parle de morts comme s’il s’agissait de morts de la route, alors que les gens sont tués, et je suis vraiment surpris du silence, seul Bernard GUETTA est là pour, j’allais dire sauver l’honneur.

Patrick COHEN

Bernard GUETTA est comme nous…

Bernard GUETTA

Qui est très touché par votre question.

Patrick COHEN

Comme nous, journalistes, nous essayons, chaque fois que nous le pouvons, de poser ces questions aux invités politiques que nous avons devant nos micros, et on le fait instantanément, Thierry, auprès de François HOLLANDE. Vous avez entendu la chronique de Bernard GUETTA, les témoignages rapportés tout à l’heure par Bruno DUVIC, sur la Syrie.

François HOLLANDE

Et s’il y avait un sujet, qui permettait de nous rassembler tous, à l’occasion de cette campagne, c’est celui de la Syrie, parce que s’il y a une émotion à partager ensemble, c’est de constater la répression de ce régime, régime impitoyable, pas d’aujourd’hui, il y avait déjà un père ASSAD, qui avait écrasé son peuple, dans le silence total des chancelleries occidentales et des diplomaties. Je me rappelle aussi de la complaisance qu’avaient eu les régimes occidentaux, et notamment la République Française, à l’égard de ASSAD père, comme ASSAD fils. Dois-je rappeler, dois-je rappeler, que celui qui massacre son peuple, a été invité, le 14 juillet pour saluer les troupes françaises, par Nicolas SARKOZY.

Patrick COHEN

Il ne commettait pas d’exactions à ce moment-là.

François HOLLANDE

Il était déjà lui-même héritier d’un système qui avait commis des exactions, c’était déjà une dictature, et nous savions quelle était la violence de ce régime. Mais puis-je que j’ai dit qu’il était possible de nous rassembler aujourd’hui, moi je suis tout à fait prêt, puisque Bernard GUETTA évoquait cette initiative, à ce que tous les candidats, je dis bien tous les candidats, qui aujourd’hui se présentent devant le suffrage, prennent la même position de fermeté et…

Patrick COHEN

Sous quelle forme ?

François HOLLANDE

Dire que, pour ce qui nous concerne, nous sommes prêts à aider l’opposition syrienne, tous.

Patrick COHEN

Une prise de position commune, une tribune ?

François HOLLANDE

Ne parlons pas de tribune, mais au moins dire la même chose, d’ailleurs de ce point de vue je ne conteste pas la position de la diplomatie française en ce moment, qui fait ce qu’elle peut, le soutien à la Ligue Arabe qui est, à mon sens, dans la bonne direction, quand elle demande que les Casques bleus puissent venir en Syrie. Qu’est-ce qui bloque aujourd’hui, c’est finalement la responsabilité de deux pays, la Russie et la Chine, qui posent leur veto pour toute intervention des Nations Unies. Eh bien moi je mets, ce matin, en accusation, la Russie et la Chine par rapport à cette situation en Syrie, parce que ce sont ces deux pays, ce sont ces deux puissances, qui empêchent toute intervention des Nations Unies.

Bernard GUETTA

François HOLLANDE, deux questions. Est-ce que vous seriez prêt, là maintenant, à appeler, ou au moins souhaiter, qu’il y ait une manifestation unitaire, en France, à Paris, en soutien du peuple syrien ? Et deuxième question, si vous étiez demain président de la République, est-ce que vous approuveriez des livraisons d’armes aux insurgés syriens ?

François HOLLANDE

Sur le premier point, j’ai dit déclaration commune, ou en tout cas position commune, sans qu’il y ait besoin de négocier quoi que ce soit, et ça peut être pris à l’initiative d’une association qui se formerait pour cette circonstance. J’y suis tout à fait prêt. Faut-il une manifestation, à ce moment-là c’est aux parties d’en décider. Sur la question de la livraison des armes, vous avez vous-même donné ce que pouvait être, finalement, un appui aux insurgés, mais aussi un risque, finalement, d’aggravation de la guerre civile…

Bernard GUETTA

Les deux se plaident.

François HOLLANDE

Effectivement, je pense qu’il faut aider l’opposition, il faut reconnaître l’opposition, et faire en sorte qu’elle puisse effectivement pouvoir renverser ce régime, mais c’est très difficile, compte tenu de ce qu’est la force de l’Armée syrienne, de son caractère clanique, organisée avec un système parfaitement hiérarchique, et donc la meilleure des interventions c’est celle des Nations Unies, et je l’ai dit, qui bloque aujourd’hui l’intervention des Nations Unies, deux pays, la Russie et la Chine, que nous devons mettre en accusation.

Patrick COHEN

L’ONU où la France, doit garder son siège au Conseil de Sécurité, François HOLLANDE ? J’ai une question d’auditeur là-dessus, Henri du Finistère.

François HOLLANDE

Bien sûr que la France doit garder son siège au Conseil de Sécurité et son droit de veto, d’ailleurs elle n’exerce pas son droit de veto depuis des années, mais c’est toujours une possibilité de le faire. Elle doit garder son indépendance. La France est un pays qui doit rester indépendant dans ses décisions. Mais en même temps on voit bien qu’il y a un problème d’exercice du droit de veto, dans le Conseil de Sécurité, la preuve.

Patrick COHEN

Je voudrais qu’on prenne quelques instants pour que vous puissiez répondre à ce que disait tout à l’heure sur notre antenne l’ancien maire socialiste d’Hénin-Beaumont, Gérard DALONGEVILLE. Il a été mis en examen pour détournement de fonds et corruption, exclu du PS, il dénonce aujourd’hui dans un livre un système quasi-mafieux qui perdure depuis 30 ans dans le Pas-de-Calais, il affirme que vous ne pouviez pas ignorer la situation comme premier secrétaire du PS, et il vous appelle à nettoyer ce système pour que le PS soit un parti propre. Que lui répondez-vous François HOLLANDE ?

François HOLLANDE

Je ne connaissais rien, d’abord, de ses propres turpitudes, à ce monsieur, puisqu’il a été découvert de l’argent liquide dans son coffre de maire, ce qui n’est quand même pas une preuve, à mon avis, de bonne gestion, ou d’honnêteté. Donc, écoutez, que la justice fasse son travail, qu’elle aille jusqu’au bout. Moi je l’ai dit, ceux qui sont condamnés pour corruption, ne pourront plus exercer de mandat avant 10 ans, je renforce et je double même les peines sur cette question de la corruption. Je n’accepterai rien, si je suis le prochain président de la République, toutes ces peines seront renforcées.

Patrick COHEN

Oui, mais ça, ça vaut pour les cas isolés, pour les enrichissements personnels, mais là on parle de système de financement occulte…

François HOLLANDE

Enfin là, que la justice fasse son travail, moi je n’ai eu connaissance d’aucun financement occulte. Il n’y a pas besoin de financement occulte des partis, depuis que des lois sont entrées en vigueur, et si un parti commet un acte de financement illicite, il mérite la plus grave des sanctions.

Patrick COHEN

Quelques mots sur le climat de cette campagne, de ce début de campagne, je ne sais pas comment on doit dire, si on est au milieu ou au début…

François HOLLANDE

On n’est pas à la fin encore en tout cas.

Patrick COHEN

On n’est pas à la fin en tout cas François HOLLANDE. Les accusations réciproques de mensonges qui sont quotidiennes, pluriquotidiennes entre les deux camps, les deux principaux camps, le vôtre et celui de Nicolas SARKOZY, ça va continuer encore de longues semaines ?

François HOLLANDE

Moi je l’ai dit, je ne suis pas dans un échange de cours de recréation, ce n’est pas, c’est le premier qui l’a dit qui l’est, et ce n’est pas moi qui ai commencé. Je ne serai dans ce registre là, je laisse ça à Nicolas SARKOZY, mais moi je ne veux pas me situer sur ce terrain-là. Chacun doit présenter ses projets. J’ai dit ce qu’il fallait en penser, de ce qui nous ont été affichés hier, mystification, on reprend aux uns pour donner aux autres, et c’est d’ailleurs les mêmes, et rien n’est changé. Quand même, je pensais aux retraites-chapeau dont vous me parliez. Le groupe socialiste, à l’Assemblée nationale, comme au Sénat, a déposé des amendements pour supprimer les retraites-chapeau, pour supprimer les parachutes dorés, chaque fois la majorité les a refusés, et là, à la fin du quinquennat, Nicolas SARKOZY, dans la même émotion que pour le Fouquet’s, se dit « ah non, ce n’est plus supportable. » Eh bien je ne veux pas rentrer dans une logique où à la fin d’un mandat un candidat sortant fait exactement le contraire de ce qu’il a fait durant tout son mandat.

Patrick COHEN

En matière de mensonges il y a quand même quelques énormités, ou approximations dans votre livre, je le signale au passage François HOLLANDE.

François HOLLANDE

Allez-y.

Patrick COHEN

Page 44, le bilan fiscal du quinquennat, le paquet fiscal et les largesses qui ont suivi ont fait perdre à l’Etat 75 milliards d’euros par an.

François HOLLANDE

Oui, 75 milliards, c’est ce qu’il va coûter aujourd’hui dans la cumulation des sommes qui ont été perdues.

Patrick COHEN

Par an, est écrit dans votre livre.

François HOLLANDE

Non, c’est à la fin du quinquennat.

Patrick COHEN

Non, il est écrit 75 milliards d’euros par an.

François HOLLANDE

Oui, si c’est marqué par an, c’est à la fin du quinquennat.

Patrick COHEN

C’est une erreur. Oui, mais dans votre livre programme, c’est 50 milliards.

François HOLLANDE

Non, ce qui est 50 milliards c’est l’ensemble… sur ce que je propose…

Patrick COHEN

Dans votre livre programme il est écrit, en 10 ans la droite a accordé aux ménages les plus aisés plus de 50 milliards d’euros de cadeaux fiscaux. Alors 75, 50, et les experts disent entre 20 et 30.

François HOLLANDE

Non, 75 milliards, c’est les pertes de recettes fiscales cumulées depuis le début du quinquennat. 35 milliards c’est le paquet fiscal lui-même. Et 50 milliards, c’est l’ensemble des largesses fiscales aux plus favorisés.

Patrick COHEN

Oui, mais vous comptez dans les heures supplémentaires 18 milliards d’euros, ce n’est pas pour les plus riches.

François HOLLANDE

Ce n’est pas 18 milliards d’ailleurs d’euros pour les…

Patrick COHEN

Pour le quinquennat, si, sur le quinquennat...

François HOLLANDE

C’est pour le quinquennat…

(Brouhaha)

Patrick COHEN

Dix-huit milliards d’euros de…

François HOLLANDE

Et ça, ça peut toucher effectivement des entreprises qui n’avaient pas à avoir des exonérations de cotisations sociales pour des heures supplémentaires. Je l’assume parfaitement.

Patrick COHEN

Question de Jean-François ACHILLI.

Jean-François ACHILLI

Sur le climat de la campagne François HOLLANDE, que dites-vous des déclarations qui se multiplient à l’UMP, des soutiens de Nicolas SARKOZY, sur… qui lient, pardon, Pierre MOSCOVICI, le nom de Pierre MOSCOVICI, au volet lillois des affaires DSK ?

François HOLLANDE

C’est inadmissible de considérer que parce que Pierre MOSCOVICI a été un proche, comme l’on dit, de Dominique STRAUSS-KAHN, il aurait été informé de sa vie privée. Ecoutez franchement, il y a des règles dans le droit français, on n’est pas responsable de ses amis, et de leurs comportements privés. On n’est pas forcément informé. D’ailleurs qui l’était ? Donc je trouve que ça fait partie de ce que cette campagne charrie de pire, c'est-à-dire l’amalgame, la suspicion, la dénonciation. Enfin franchement, nous sommes dans une crise, nous sommes à un moment où le pays cherche son destin et sa voie, et voilà qu’on fait des polémiques de cette sorte ? Mais enfin, moi j’essaye de me situer à un autre niveau et je demande, si c’est possible d’ailleurs, à l’UMP, mais enfin elle nous a donné depuis plusieurs l’illustration de ses méthodes, d’avoir, pour les Français, davantage de respect.

Patrick COHEN

« Changer de destin » chez Robert LAFFONT, ça paraît aujourd’hui. Merci François HOLLANDE…

François HOLLANDE

Merci à vous.

Patrick COHEN

D’être venu nous présenter ce livre ce matin au micro de FRANCE INTER. 
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